Un rapport sénatorial a récemment mis en avant le manque de gynécologues dans les zones rurales et 13 départements n’en ayant plus du tout. Un manque comblé dans une certaine mesure par la présence des sages-femmes et des pharmaciens. Plus généralement, les femmes ne pourraient pas se soigner aussi bien à la campagne que dans les zones urbaines.
La santé des femmes, pas une priorité des territoires ruraux
Si le désert médical avance, des solutions existent néanmoins pour maintenir aux femmes l’accès aux soins. C’est l’une des conclusions d’un rapport dévoilé récemment par la délégation aux droits des femmes du Sénat. Cependant, les territoires ruraux sont marqués par la désertification des spécialistes comme les gynécologues. Treize départements en sont ainsi totalement dépourvus. Et beaucoup, qui sont en âge de partir à la retraite, ne sont pas remplacés.
Sur certains territoires, le nombre de maternités a été divisé par trois en presque 40 ans. En cas de problème de santé lors de la grossesse, il reste donc l’option de la maison médicale de garde.
Pour l’administration, aucune femme ne doit se trouver à plus de 45 minutes d’un lieu d’accouchement sécurisé, notamment dans les zones de montagne. Or, 80 % des déplacements se font en voiture dans les zones rurales, et seulement huit femmes sur dix sont en possession du permis. La circulation n’est donc pas toujours facilitée et les réseaux de transports en commun n’étant pas forcément très développés, certaines femmes ne peuvent bénéficier de soins. La difficulté d’accès aux services de santé a également des répercussions sur le taux de dépistage des cancers féminins. Le point positif reste que les sages-femmes sont trois fois plus nombreuses qu’il y a cinquante ans.
La médecine itinérante en développement
Comme les sages-femmes, les pharmaciens ont un rôle déterminant dans le suivi médical des femmes, surtout en milieu rural. Ils font désormais office de porte d’entrée du système de soins et un développement de la médecine itinérante se fait petit à petit. Des initiatives locales voient le jour, à l’exemple du camion « mammobile » qui se déplace dans l’Orne pour permettre aux femmes d’effectuer le dépistage du cancer du sein. Dans la même idée, des bus itinérants sillonnent la France pour inciter et permettre aux Français de se faire vacciner contre la Covid-19.
L’un des autres moyens de pallier les déserts médicaux reste la téléconsultation. Si elle ne remplacera pas un gynécologue, elle peut cependant faciliter l’accès aux soins dans les zones les plus reculées.