Main de Marie, plante de la résurrection… ces appellations commerciales et mystiques indiquent l’ampleur biblique de la renommée de ce végétal. La rose de Jéricho est très connue aussi bien chez les pros du jardinage et les particuliers que chez les spécialistes de la phytothérapie, entre autres. De quoi s’agit-il ?
Qu’est-ce que la rose de Jéricho ?
Ce n’est pas une variété de roses, même si leur forme de calice leur en donne l’aspect. Par rose de Jéricho, il faut entendre deux espèces différentes de deux familles de plantes hygrométriques, mais poussant en milieu désertique.
Anastatica hierochuntica
C’est l’espèce « rose de Jéricho » proprement dite, issue de la famille des bracicacées. Elle est endémique des déserts du Proche-Orient. Elle tient son nom d’une ville célèbre de Palestine que les historiens affirment « renaître de ses cendres » après des destructions successives dans l’antiquité.
Selaginella lepidophylla
C’est une plante de la lignée des selaginellacées qui s’adapte à la rigueur des déserts du sud des États-Unis et du nord du Mexique. On appelle communément cette espèce « fausse rose de Jéricho », car elle n’a pas la même origine que l’Anastatica.
Les deux variantes de la rose de Jéricho se ressemblent par leur grande capacité à se reproduire dans les conditions les plus rudes. Aucune n’est vraiment immortelle. Mais la Selaginella est douée d’un pouvoir particulier qui donne lieu à une forme de résurrection…
La reviviscence du Selaginella
L’appellation plante de la résurrection est uniquement attribuée à la Selaginella lepidophylla. On la surnomme ainsi à cause de sa formidable adaptabilité. À maturité et en cas de sécheresse, elle met ses fonctions vitales totalement à l’arrêt, pour les remettre en marche une fois en contact avec l’eau : c’est la reviviscence.
Anastatica : fausse plante de la résurrection ?
Même si ce nom grec veut dire « résurrection », l’Anastatica meurt vraiment sans renaître. Simplement, une fois sèches, ses tiges sont recroquevillées pour préserver ses graines, puis s’ouvrent au contact avec l’eau pour les libérer. Pouvant durer des années, ce phénomène dit « hygrochastique » lui permet de faire perdurer son espèce dans les conditions désertiques.
Roses de Jéricho : quel intérêt pour la santé ?
Pour l’Anastatica, l’usage médicinal traditionnel est millénaire, pour ne citer que dans le cadre du traitement de l’infertilité. En étudiant ses principes actifs, les chercheurs modernes ont découvert un certain nombre de potentiels thérapeutiques. On lui attribue notamment des propriétés contre les maladies hépatiques, l’hypoglycémie, le diabète… mais aussi un pouvoir diurétique.
La fausse rose de Jéricho ou la Selaginella est principalement reconnue pour une certaine capacité à soulager la douleur. Au Mexique, on lui prête des propriétés à faciliter l’accouchement. Et en plus de son pouvoir diurétique, la plante de la résurrection aiderait aussi à combattre les infections urinaires…
Rose de Jéricho : autres utilisations
En dehors de la santé, l’une comme l’autre rose Jéricho présente des intérêts divers dans l’univers jardin, décoration et bien-être intérieur et même du mystique.
Des plantes utilitaires
L’Anastatica hierochuntica est utilisée depuis des millénaires chez les Maghrébins pour éloigner les rapaces et protéger les poulaillers
La Selaginella est installée dans un bol d’eau dans une pièce intérieure à la fois pour décorer et pour capter les mauvaises odeurs une fois son calice bien ouvert
De plantes magiques ?
Bien des communautés accordent à leur rose de Jéricho respective des vertus mystiques. L’usage pour chasser l’infertilité est partagé chez les Mexicains, les Sud-Américains et certains peuples du Proche-Orient… Pour d’autres, porter sur soi une rose de Jéricho (Selaginella lepidophilla) absorbe les énergies négatives.
